Halloween : du poison dans nos bonbons ?
Difficile de résister à l'appel des bonbons, et particulièrement à l'approche d'halloween.
On les savait mauvais pour les dents, certains contiennent des nano-particules possiblement cancérogènes. Nom de code : E171, ou dioxyde de titane.
Le dioxyde de titane (E171) sert de colorant blanc, et est présent dans de nombreux bonbons, chewing-gums, mais aussi les pâtisseries et certains produits de santé comme des médicaments et du dentifrice. Or il s'agit de nanoparticules, éléments ultra-fins dangereux pour l'ADN cas susceptibles de provoquer au niveau cellulaire des réactions oxydantes.
Le dioxyde de titane a été classé comme possiblement cancérogène pour l'homme en 2006 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (IARC). Le centre ne dit donc pas que le produit est dangereux, mais qu'il existe un soupçon et les quelques études réalisées sont insuffisantes pour le lever ou le confirmer (2). . Il a modifié pour le dioxyde de titane celui établi en 1989, qui passe ainsi de la catégorie 3 (classification impossible quant au pouvoir cancérogène pour les humains) à la catégorie 2B.
Inhalation ou ingestion
Le premier danger du dioxyde de titane concerne en priorité l'inhalation, c'est pourquoi cette question rappelle celle de l'exposition à l'amiante ; le dioxyde de titane a notamment un pouvoir inflammatoire sur les poumons et le péritoine (3).
Pour autant, il est de en plus admis que l'ingérer n'est pas inoffensif. Les données manquent encore sur les conséquences de l'absorption, car ce ne sont pas les mêmes organes qui sont touchés qu'en cas d'inhalation.
C'est donc à nouveau la question du principe de précaution qui est posée.
L'importance de la taille
Le dioxyde de titane n'a pas le même effet selon sa taille :
- Sous forme micrométrique (>200 nm), il est considéré comme inerte chez l’animal et chez l’homme pour les microparticules cristallines
- sous forme de nanoparticules (<100nm), il est plus réactif et provoque un oxydation et des lésions de l'ADN. (2)
VeilleNanos résume : " Même non nano, le TiO2 inhalé est possiblement cancérogène. A l'échelle nano, les risques pourraient être encore plus grands". (5)
Plus généralement, les nanoparticules sont mises à l'index.
Selon l'INRS : " Les données toxicologiques actuelles, bien que parcellaires, incitent à s’interroger sur les risques encourus suite à des expositions à certains nano-objets, y compris pour des composés réputés inertes (sans effet spécifique) à l’échelle micrométrique."
Les enfants particulièrement exposés aux nanos
Les enfants seraient particulièrement sensibles aux effets du dioxyde de titane. C'est pourquoi l'Autorité européenne pour la sécurité alimentaire (EFSA) et l'Agence Française de Sécurité Sanitaire, de l'Environnement et du Travail (AFSSET), conseillent d'éviter les crèmes solaires comprenant du dioxyde de titane chez les enfants en bas âge (4)
Vers une traçabilité ?
Depuis le 1er janvier 2013, les fabricants, importateurs et distributeurs de nanoparticules doivent déclarer à l'Agence nationale de sécurité sanitaire les quantités et les usages de ces matériaux. (6)
Aux Etats-Unis comme dans l'Union Européenne il est exclu de la filière d'alimentation biologique.
A l’occasion d’Halloween, Agir pour l’environnement a publié une enquête sur la présence de nanoparticules dans les confiseries, et en particulier le dioxyde de titane (colorant E171). La conclusion est alarmante, et Agir pour l’Environnement réclame avec force un moratoire sur les nanoparticules. Magali Ringoot, d’Agir pour l’Environnement, interpelle : « Après le scandale de l’amiante, comment accepter que les enfants soient les cobayes de ces substances dangereuses qui envahissent notre alimentation à notre insu ? Halloween doit rester une fête… et sans horreurs pour la santé des enfants ! » (7)

Jean-Michel Bourque, rédaction alteritude.fr - 28 octobre 2016
Photo : 123RF (droits réservés)
Sources :
(1) https://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol93/mono93-7.pdf
(2) La toxicité des nanoparticules de titane : étude de l'université Paris-VII. Francelyne MARANO
(3) http://www.e-sante.fr/faut-il-encore-manger-bonbons-oxyde-titane/blog/338#2cDBkbWVjMsKyFPc.99
(4) http://www.additifs-alimentaires.net/E171.php
(5) http://veillenanos.fr/wakka.php?wiki=RisquesNDioxTitane
(6) http://www.actu-environnement.com
(7) http://www.agirpourlenvironnement.org